La municipalité publie régulièrement le journal d’information municipal « Le Petit Péronnais » qui est distribué dans les boîtes aux lettres des habitants de la commune. Pour toute information relative au journal municipal (ou non réception du Petit Péronnais), merci de contacter la Mairie.

Archive: Petit Peronnais 95

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A la Une ce mois-ci: A la rencontre de Monsieur le Maire

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Petit Péronnais (PP) : Monsieur Armand, vous qui aviez annoncé tout arrêter lors de vos vœux en début 2020, pourquoi avoir pris, en plus du mandat de maire, un poste de vice-président à la CAPG ?

Christian Armand (C.A) : Je ne m’attarderai pas sur les raisons qui m’ont fait me représenter, car tout le monde, ou presque, les connaissent. Je voulais que Péron reste Péron, et pour cela, il fallait que quelqu’un se présente aux élections municipales. J’ai mal vécu mes six dernières années communautaires, peu de choses ont été faites dans ce dernier mandat. Ce fut donc une décision très intuitive. Il ne faut pas seulement se plaindre, mais il faut y aller, agir… Le fait aussi qu’il y ait un nouveau président, une nouvelle équipe, ça changeait la donne. Il y a plus de relations, donc plus d’affinités.

Et c’est un poste plus axé sur la partie technique, et non pas sur la politique. Je l’ai donc accepté. Cependant, je ne pensais pas avoir en plus le rôle de vice-président du SIDEFAGE, même si cela est finalement logique que le vice-président de la communauté de communes en charge des déchets devienne vice-président du SIDEFAGE.


PP : Ne manquez-vous pas de temps pour tout faire ?

C.A : On ne va pas se mentir, cela prend un temps fou ! Au départ, on ne me l’avait pas vendu comme ça. Le SIDEFAGE m’occupe actuellement beaucoup car prochainement, les ¾ de l’usine d’incinération vont être démolis pour installer un nouveau traitement des fumées encore plus performant. Nous travaillons donc activement sur ce dossier. Mais c’est très intéressant. Au niveau de mon rôle de maire, un nouveau conseil s’est mis en place avec de nouveaux élus, il faut donc que tout le monde prenne ses marques. C’est une organisation à trouver. Et surtout, l’aspect administratif se complique de plus en plus. Péron n’étant pas une grosse commune, il est plus difficile financièrement d’avoir les moyens d’être plus structuré. A ce jour, il faudrait certainement plus d’employés pour être encore plus efficace. Il nous est demandé de toujours faire plus, mais avec moins de moyens. A mes yeux, l’administration s’apparente à un millefeuille avec beaucoup, beaucoup de tranches (mais avec moins de saveur…). On peut penser que le maire a tous les pouvoirs sur sa commune, mais pas du tout ! Nous sommes régis par des lois, des décrets européens, nationaux, régionaux, départementaux et aussi intercommunaux. Nous ne faisons pas ce que nous voulons et tout prend énormément de temps.

 

PP : Quel est votre point de vue sur la situation actuelle ?

C.A : Je n’ai pas d’idées préconçues sur le sujet, mais une chose est sûre, je n’aimerais pas être à la place du gouvernement. Je pense qu’on commencera à voir le bout du tunnel quand tout le monde sera vacciné, ce qui visiblement, n’est pas pour tout de suite… Je ressens une certaine impatience. Quelques personnes partent très vite dans les watts (pas besoin du coronavirus pour certains), mais on sent bien que la situation se tend. Comme beaucoup, je ne comprends pas tout. Si j’admets que l’on ne peut pas aller au restaurant car il faut enlever le masque, pourquoi interdire d’aller au cinéma ou au théâtre ? A titre personnel, je ne le vis pas trop mal, mais je me rends compte que nous ne sommes pas grand-chose sur cette terre. Je suis surpris de voir avec quelle facilité la machine s’enraye à cause de ce satané micro-virus. Peut-être que cela nous rendra plus modeste, bien que j’émette encore des doutes à ce sujet. En revanche, je suis inquiet de la situation économique à venir. Si la perfusion financière s’arrête et qu’il faut payer la note, ça fera mal. Certaines entreprises ont su profiter du système et ne rembourseront pas. Il faut vraiment espérer que la situation sanitaire s’améliore au cours de cette année, autrement ce sera compliqué.

 

PP : Quelle est votre vision sur les 5 ans à venir ?

C.A : Pour tout vous dire, je n’en sais rien ! Tout dépend de la situation sanitaire actuelle. J’espère sincèrement revenir à des temps meilleurs. Je garde espoir que cette crise nous rende plus sage collectivement, que nous nous en servions comme une leçon et que les mauvaises habitudes ne reviennent pas de plus belle. Je suis surpris que les projets d’urbanisme continuent de fleurir et qu’il n’y ait pour le moment aucun ralentissement. Si Genève réussit à tenir économiquement, la population continuera à évoluer. Il n’y aura pas de gros chamboulement dans notre commune. Mais, il est très probable que nous connaissions un contre-coup l’année prochaine. Si tel est le cas, la commune s’adaptera et se mettra au ralenti. L’aspect écologique me fait un peu peur. Si je garde espoir que nos jeunes nous sortent une agriculture plus évoluée et meilleure pour la terre, je crains que les bonnes idées de changement venant de la base soient récupérées par les groupes politiques de tout bord à des fins négatives et purement politiques. Pour finir, s’il faut trouver un avantage à ce contexte sanitaire très particulier, ce serait le télétravail. Nous avons su nous adapter et évoluer dans le bon sens.


PP : Vous qui aimez le contact humain, quel a été votre ressenti lors de la dernière cérémonie des vœux ?

C.A : Alors ce n’est pas ce que j’ai préféré ! C’était très particulier mais adapté à la situation. Il fallait réaliser une vidéo de 5 minutes maximum pour que les gens aient envie de la regarder. Heureusement, j’avais une équipe dotée d’une technique performante. Dans ce contexte, c’était la meilleure façon de communiquer. Il est regrettable que ces vœux ne se soient pas soldés par le verre de l’amitié comme nous en avons l’habitude.

Pour l’anecdote, moi qui ai pour habitude de ne jamais être en avance dans l’élaboration de mon discours, je suis en général un peu tendu les jours précédents la cérémonie des vœux du jeudi soir. C’est bien la première année où je passe un mercredi tranquille. Malgré tout, je ne souhaite pas revivre cela en 2022 et j’espère vraiment tous vous retrouver pour une cérémonie « normale ».

 

PP : Quel est votre meilleur souvenir en tant que maire pendant ces 25 dernières années ? Et le pire ?

C.A : Je vais commencer par le pire car c’est ce qui m’a le plus marqué. J’ai dû aller constater le décès d’une personne par suicide. J’ai également dû prévenir une dame que son mari était décédé sur un chantier. Auparavant, cela faisait partie des fonctions du maire. Maintenant, ce sont les gendarmes qui s’en occupent et c’est bien mieux ainsi, car nous ne sommes pas formés pour cela. C’est difficile de trouver les mots pour annoncer ce genre de nouvelles.

Le souvenir le plus désagréable et agaçant, ce fut le jour où mes collègues du Sud Gessien ont voté contre l’aménagement commercial d’Intermarché. A la suite de cela, j’ai dû monter défendre ce dossier à Paris, ce qui m’amène à un de mes bons souvenirs en tant que maire, avoir eu gain de cause dans cette affaire et voir se construire Intermarché. L’acceptation et la réalisation du collège à Péron reste également comme l’un de mes meilleurs souvenirs. C’est un moment fort dans la vie d’une commune.

 

PP : Vous êtes à la retraite, allez-vous vous arrêter de travailler un jour ?

C.A : Mais ce n’est pas du travail pour moi ! Je gère mes allers venues comme je le souhaite. Alors oui, bien sûr, quand j’ouvre mes volets le matin et que je vois un temps magnifique, je me demande ce que je suis retourné faire dans cette « galère » ! Mais ce n’est quand même pas le bagne. Et les jours de mauvais temps, je suis bien content d’être à la mairie. Par contre, il est certain que c’est mon dernier mandat ! J’ai bien compris qu’il ne faut jamais dire jamais, mais non, cette fois c’est un vrai non. Si je l’avais su avant, j’aurais préparé différemment ma relève.

Aujourd’hui, Péron n’est plus un village, mais n’a pas la taille d’une petite ville non plus. Pour assurer le rôle de maire, il ne faut pas avoir une activité professionnelle à temps complet. Il n’est plus possible de passer tôt le matin ou tard le soir comme cela se faisait avant. L’idéal est de travailler à mi-temps en parallèle de son rôle de maire. Plus la commune est structurée, plus cela dégage du temps. A ce jour, nous avons un directeur des services techniques, les élus sont là pour prendre des décisions. Il faut aussi faire confiance à son personnel communal et à ses adjoints.

Donc je lance une information officielle, si cela peut susciter des vocations, je prépare la suite !